Je poste mes recherches internet sur Break your Leg!
amis théatreux, en espérant que cela vous sera d'une quelconque aide!
Bon courage à tous! (il en faut, nom d'une pipe!)
Avec : Jean-François Auguste, Raphaëlle Boitel, Geoffrey Carey, Odile Grosset-Grange, Pierre Maillet
BREAK YOUR LEG ! est basé sur l’histoire vraie de TONYA HARDING et NANCY KERRIGAN: deux patineuses américaines qui ont défrayé la chronique dans les années 90. Cette histoire pourrait avoir été écrite par les meilleurs (ou les pires) scénaristes d’Hollywood… Il s’agit de l’affrontement de ces deux patineuses que tout oppose. La première, TONYA HARDING, est une «bad girl» blonde issue du «white-trash» (la population blanche la plus démunie des États-Unis). La seconde, NANCY KERRIGAN, est une brunette au visage angélique issue des banlieues de la classe moyenne. L’une est une athlète au corps disgracieux mais capable de performances physiques extrêmes, l’autre est célébrée pour la «beauté» et la théâtralité de ses chorégraphies.
L’histoire prend une tournure tragique et édifiante, quand TONYA HARDING décide de faire briser la jambe de NANCY KERRIGAN pour pouvoir emporter la médaille d’or aux Jeux Olympiques de 1994. Son plan échoue, bien entendu, et la «gentille» brunette triomphe, pour la plus grande fierté des USA. La «méchante», quant à elle, après une chute lamentable sur la glace, connaît une déchéance totale qui la conduit à vendre la vidéo pornographique de sa nuit de noces et à hanter les plateaux des émissions de «trash-TV»… Ces deux patineuses sont deux monstres fascinants, tout à la fois grotesques et sublimes mais bouleversantes d’humanité.
MARC LAINÉ nous propose une reconstitution théâtrale, drôle et poétique du combat et de la chute de ces deux héroïnes telles que l’industrie médiatique américaine génère à la vitesse de l’éclair.
Production : CDDB - Théâtre de Lorient, Centre Dramatique National
Coproduction Théâtre des Treize Vents - CDN Languedoc Roussillon, Théâtre de Nîmes, Cie La Boutique Obscure, La Ferme du Buisson
Paul Beaureilles (Lumières) , Emilie Capliez (Assistant(e) à la mise en scène) , Teddy Degouys (Création son) , Marc Lainé (Scénographe) , Christian Pinaud (Lumières) , Romain Tanguy (Vidéo) Marc Lainé (Costumes), Alice Sabatier (Assistante à la scénographie), Sophie Hoareau (Atelier costumes)
La Pièce
Les règles du patinage artistique établissent une hiérarchie des chutes qui va de la simple réception manquée à la « vraie » chute. Dans le système de notation des concours, une vraie chute équivaut au retrait d’un point sur un total de six. Mais pour établir sa note, le jury doit prendre en compte la capacité de l’athlète à se relever et à se rétablir. Ainsi, la chute offre à l’athlète la possibilité de montrer sa force de caractère et sa détermination…
Les effets comiques d’une chute ne sont plus à démontrer. Mais la chute de la patineuse mérite qu’on s’y attarde. Il convient d’interroger la nature du rire qui nous prend à voir une patineuse le cul sur la glace… Dans son livre LE RIRE, ESSAI SUR LA SIGNIFICATION DU COMIQUE, HENRI BERGSON écrivait : « Une chute est une chute, mais autre chose est de (…) tomber parce qu’on visait une étoile. » Il est intéressant de remarquer que le patinage est la seule discipline sportive que l’on gratifie, en français, du qualificatif d’« artistique ». Si on prend le temps d’y penser, ce n’est pas rien d’élever au rang d’oeuvre d’art des performances sportives sur glace. Ainsi, tous les efforts de la patineuse tendraient à une forme d’ « Art » d’une conception romantique et que l’on pourrait autrement nommer Beauté ou Grâce. Sa chute en est d’autant plus cruelle et jubilatoire : des heures d’entraînement intensif, des années d’abnégation se voient d’un coup réduites à néant et le corps gracieux et athlétique que la patineuse s’est évertuée à maîtriser ne ressemble soudain plus à rien d’autre qu’à un corps humain, fait d’os fragiles et de chairs molles… Une humanité monstrueuse et déchirante se révèle dans cette chute. Et l’« Art » existe sans doute plus dans la grimace de la patineuse qui tombe que dans le sourire figé de celle qui réussit parfaitement le saut le plus difficile. Ce qui nous apparaît brusquement et avec violence, c’est le vivant, la « beauté convulsive » du vivant. Et notre rire, trivial et féroce, se confond avec une émotion esthétique trouble et profonde.
Que dire alors, du destin de TONYA HARDING ? Sa vie n’est qu’une succession de chutes. C’est l’histoire d’une déchéance qui nous apparaît tour à tour comme grotesque ou tragique, risible ou bouleversante… Certaines « vérités » nous sont révélées par des êtres qui les portent sans le savoir. TONYA HARDING est de ceux-la. Dans toutes ses interviews, elle n’a de cesse d’affirmer qu’elle a tiré les leçons de son passé et de ses erreurs. Pourtant, elle continue de s’enfoncer, vouée à l’échec et ignorante de la vraie nature tragique de sa condition. Très loin d’un récit moralisateur, c’est une histoire métaphysique qui se joue dans BREAK YOUR LEG !.
Le Dispositif scénique
La scénographie de BREAK YOUR LEG ! condense plusieurs espaces : une patinoire, des vestiaires sportifs et un plateau de tournage (de télévision ou de film pornographique).
La patinoire est figurée par une scène blanche dans laquelle sont inscrits deux plateaux tournants enchâssés l’un dans l’autre. Ces plateaux permettront de faire glisser et tourner sur eux-mêmes les interprètes dans une évocation dérisoire des figures du patinage artistique, à la manière naïve des boîtes à musique.
Cette patinoire est installée dans un espace « bleu gymnase » qui représentera tour à tour les vestiaires des athlètes ou les coulisses d’un tournage. Ce fond pourra aussi servir de « fond d’incruste » pour des séquences tournées en direct et projetées sur l’écran placé au centre du dispositif. Ainsi filmées, les deux patineuses glisseront à travers des paysages inattendus, dans des montages surréalistes ; Tonya H. pourra glisser au milieu des étoiles et le long des lignes rouges et blanches du drapeau américain…
Un système de vol permettra à RAPHAËLLE BOITEL d’effectuer des figures aériennes, comme la longue chute d’Alice dans le terrier du lapin : un travail sur la suspension et le ralenti. Le dispositif scénique de BREAK YOUR LEG ! est une machine à fabriquer des images glacées qui viendront se superposer à une interprétation charnelle et sensible de ces patineuses.
Le Texte
Les retranscriptions des interviews que les deux patineuses ont accordées aux médias et les livres d’entretiens qu’elles ont publiés serviront pour écrire le texte de BREAK YOUR LEG ! Ces interviews sont un matériau brut, une parole pauvre et non littéraire.
MARC LAINÉ opère un travail de réécriture et de stylisation de cette parole en l’épurant et en radicalisant sa maladresse et sa rudesse. Le récit se développe de façon non linéaire, en faisant des allers-retours entre le présent (du plateau, fictif) et le passé (réel) des deux patineuses.
L’acteur GEOFFREY CAREY apparaîtra en vidéo dans le rôle du narrateur.
Le dialogue prends plusieurs formes. D’abord celle d’une dispute entre les deux patineuses, dispute outrancière, cruelle et drôle. Mais aussi la forme d’un « dialogue intérieur » entre les deux interprètes du même personnage : introspection désespérée de deux femmes qui se sont perdues dans les rôles que les médias et l’Amérique leur ont attribués.
La Double distribution
Que reste-t-il chez TONYA HARDING de la petite fille qui rêvait de devenir championne après toutes ces années d’autodestruction ?
Quelle créature amère et flétrie se cache derrière l’éternel sourire de NANCY KERRIGAN ?
BREAK YOUR LEG ! dressera les portraits de deux femmes prisonnières de leurs images.
TONYA H. et NANCY K. se débattent entre l’idée qu’elles tentent de se faire d’elles-mêmes et la vision univoque et déformée que leur renvoie le monde. Elles sont à la fois des femmes sublimes et des clowns pitoyables. Sur scène chaque patineuse sera interprétée à la fois par un homme et par une femme. Ce dédoublement permettra de montrer avec ironie et étrangeté les deux faces contradictoires de leurs personnalités respectives : ODILE GROSSET-GRANGE incarnera Tonya l’adolescente encore innocente alors que JEAN-FRANÇOIS AUGUSTE prêtera son corps musclé et noueux à la Tonya abîmée telle qu’on peut la voir sur les photos les plus récentes. RAPHAËLLE BOITEL sera la Nancy gracieuse et capable des plus grandes prouesses techniques alors que PIERRE MAILLET nous donnera à voir la part secrète et terrifiante de cette sportive adulée par l’Amérique.
Production
CDDB - Théâtre de Lorient, Centre Dramatique National
Co-production
Théâtre des Treize Vents - CDN Languedoc Roussillon
Théâtre de Nîmes
Cie La Boutique Obscure
La Ferme du Buisson
Avec le soutien
De Montévidéo (résidence d’écriture)
Du CENTQUATRE établissement artistique de la Ville de Paris
Le décor a été construit dans
les ateliers du Théâtre de Nîmes
MARC LAINÉ est artiste associé au CDDB-Théâtre de Lorient, Centre Dramatique National
Diplômé de scénographie de l’E.N.S.A.D. (Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs) en 2000, Marc Lainé travaille dès lors avec de nombreux metteurs en scène dont notamment : Richard Brunel ( Hedda Gabler de Henrik Ibsen – 2007, Gaspard de Peter Handke - 2006), Jenny Sealey (Snow White de Mike Kenny au Birmingham Repertory Theatre – 2007), Jean-François Auguste ( Alice d’après Lewis Caroll – 2007), Bruno Geslin ( Je porte malheur aux femmes, mais je ne porte pas bonheur aux chiens d’après Joë Bousquet – 2006), Jacques Lassalle ( Lola, rien d’autre de Jacques Lassalle – 2005 , Monsieur X dit ici Pierre Rabier d’après Marguerite Duras - 2003), Delphine Lamand (Through the woods de Sarah Woods – 2005), Frédéric Sonntag ( Disparu(e)(s) de Frédéric Sonntag – 2004).
Associé à de nombreuses reprises aux créations de la Comédie de Valence, Marc Lainé a été le scénographe de : Quelque chose dans l’air de Richard Dresser, mise en scène de Vincent Garanger (2006), Polliccino opéra de Hanz-Werner Henze, mise en scène de Christophe Perton (2005), Le Belvédère de Odon Von Horvath, mise en scène de Christophe Perton (2005), Désertion de Pauline Sales, mise en scène de Philippe Delaigue (2005), Rien d’humain de Marie N’diaye, mise en scène d’Olivier Werner (2004), Saga des habitants du Val de Moldavie de Marion Aubert, mise en scène de Philippe Delaigue (2004), Douleur au membre fantôme de Annie Zadek, mise en scène de Christophe Perton (2004), L’infusion de Pauline Sales, mise en scène de Richard Brunel (2004).
Marc Lainé participe également régulièrement à la création costumes de ces spectacles.
Entre 2003 et 2006, il participe à des projets d'écriture et de mise en scène : Cages texte et mise en espace à l’Harmonie Municipale de Saint-Denis, Brouillons d’une lettre d’adieu (effacée par la pluie) texte, mise en scène et scénographie à l’Espace Confluences, maquette Jeune Théâtre National, Delft de Joël Jouanneau mise en espace à L’E.N.S.A.D.
En 2008 il crée La Boutique Obscure pour pouvoir mettre en scène ses propres spectacles et développer un univers plastique singulier. La Boutique Obscure travaille au croisement des arts plastiques, de la littérature et du théâtre, avec comme thème central la question des limites et des interactions entre fiction et réalité.
Artiste associé au CDDB depuis 2009, Marc Lainé crée en résidence à Lorient en octobre 2009 Un Rêve féroce sur une musique de Moriarty, spectacle pour lequel il retrouve l’auteur anglais Mike Kenny, avec lequel il a réalisé La Nuit électrique nommé aux Molières 2009.
Pour le festival Temps d’images 2009 à la Ferme du Buisson, Marc Lainé met en scène avec Jean-François Auguste son propre texte : Norman Bates est-il ?, autour de la figure du tueur schizophrène de Psychose. Ce spectacle dans sa version intégrale est présenté à la Ménagerie de Verre en mars 2010 dans le cadre du Festival Étrange Cargo.
Norman Bates est-il ? est le premier volet d’un triptyque sur les grandes figures de la culture populaire américaine, figures aux identités troubles, dont Break your leg ! constitue le second volet.
Parallèlement à son activité théâtrale, Marc Lainé co-écrit et réalise avec Jean-François Auguste une série pour le site de la Ferme du Buisson, Enjoy the silence. Cette série a été récompensée par le Prix Reflet d’Or pour la meilleure série produite pour le Web du festival Cinéma tous écrans de Genève 2009.
amis théatreux, en espérant que cela vous sera d'une quelconque aide!
Bon courage à tous! (il en faut, nom d'une pipe!)
Avec : Jean-François Auguste, Raphaëlle Boitel, Geoffrey Carey, Odile Grosset-Grange, Pierre Maillet
BREAK YOUR LEG ! est basé sur l’histoire vraie de TONYA HARDING et NANCY KERRIGAN: deux patineuses américaines qui ont défrayé la chronique dans les années 90. Cette histoire pourrait avoir été écrite par les meilleurs (ou les pires) scénaristes d’Hollywood… Il s’agit de l’affrontement de ces deux patineuses que tout oppose. La première, TONYA HARDING, est une «bad girl» blonde issue du «white-trash» (la population blanche la plus démunie des États-Unis). La seconde, NANCY KERRIGAN, est une brunette au visage angélique issue des banlieues de la classe moyenne. L’une est une athlète au corps disgracieux mais capable de performances physiques extrêmes, l’autre est célébrée pour la «beauté» et la théâtralité de ses chorégraphies.
L’histoire prend une tournure tragique et édifiante, quand TONYA HARDING décide de faire briser la jambe de NANCY KERRIGAN pour pouvoir emporter la médaille d’or aux Jeux Olympiques de 1994. Son plan échoue, bien entendu, et la «gentille» brunette triomphe, pour la plus grande fierté des USA. La «méchante», quant à elle, après une chute lamentable sur la glace, connaît une déchéance totale qui la conduit à vendre la vidéo pornographique de sa nuit de noces et à hanter les plateaux des émissions de «trash-TV»… Ces deux patineuses sont deux monstres fascinants, tout à la fois grotesques et sublimes mais bouleversantes d’humanité.
MARC LAINÉ nous propose une reconstitution théâtrale, drôle et poétique du combat et de la chute de ces deux héroïnes telles que l’industrie médiatique américaine génère à la vitesse de l’éclair.
Production : CDDB - Théâtre de Lorient, Centre Dramatique National
Coproduction Théâtre des Treize Vents - CDN Languedoc Roussillon, Théâtre de Nîmes, Cie La Boutique Obscure, La Ferme du Buisson
Paul Beaureilles (Lumières) , Emilie Capliez (Assistant(e) à la mise en scène) , Teddy Degouys (Création son) , Marc Lainé (Scénographe) , Christian Pinaud (Lumières) , Romain Tanguy (Vidéo) Marc Lainé (Costumes), Alice Sabatier (Assistante à la scénographie), Sophie Hoareau (Atelier costumes)
La Pièce
Les règles du patinage artistique établissent une hiérarchie des chutes qui va de la simple réception manquée à la « vraie » chute. Dans le système de notation des concours, une vraie chute équivaut au retrait d’un point sur un total de six. Mais pour établir sa note, le jury doit prendre en compte la capacité de l’athlète à se relever et à se rétablir. Ainsi, la chute offre à l’athlète la possibilité de montrer sa force de caractère et sa détermination…
Les effets comiques d’une chute ne sont plus à démontrer. Mais la chute de la patineuse mérite qu’on s’y attarde. Il convient d’interroger la nature du rire qui nous prend à voir une patineuse le cul sur la glace… Dans son livre LE RIRE, ESSAI SUR LA SIGNIFICATION DU COMIQUE, HENRI BERGSON écrivait : « Une chute est une chute, mais autre chose est de (…) tomber parce qu’on visait une étoile. » Il est intéressant de remarquer que le patinage est la seule discipline sportive que l’on gratifie, en français, du qualificatif d’« artistique ». Si on prend le temps d’y penser, ce n’est pas rien d’élever au rang d’oeuvre d’art des performances sportives sur glace. Ainsi, tous les efforts de la patineuse tendraient à une forme d’ « Art » d’une conception romantique et que l’on pourrait autrement nommer Beauté ou Grâce. Sa chute en est d’autant plus cruelle et jubilatoire : des heures d’entraînement intensif, des années d’abnégation se voient d’un coup réduites à néant et le corps gracieux et athlétique que la patineuse s’est évertuée à maîtriser ne ressemble soudain plus à rien d’autre qu’à un corps humain, fait d’os fragiles et de chairs molles… Une humanité monstrueuse et déchirante se révèle dans cette chute. Et l’« Art » existe sans doute plus dans la grimace de la patineuse qui tombe que dans le sourire figé de celle qui réussit parfaitement le saut le plus difficile. Ce qui nous apparaît brusquement et avec violence, c’est le vivant, la « beauté convulsive » du vivant. Et notre rire, trivial et féroce, se confond avec une émotion esthétique trouble et profonde.
Que dire alors, du destin de TONYA HARDING ? Sa vie n’est qu’une succession de chutes. C’est l’histoire d’une déchéance qui nous apparaît tour à tour comme grotesque ou tragique, risible ou bouleversante… Certaines « vérités » nous sont révélées par des êtres qui les portent sans le savoir. TONYA HARDING est de ceux-la. Dans toutes ses interviews, elle n’a de cesse d’affirmer qu’elle a tiré les leçons de son passé et de ses erreurs. Pourtant, elle continue de s’enfoncer, vouée à l’échec et ignorante de la vraie nature tragique de sa condition. Très loin d’un récit moralisateur, c’est une histoire métaphysique qui se joue dans BREAK YOUR LEG !.
Le Dispositif scénique
La scénographie de BREAK YOUR LEG ! condense plusieurs espaces : une patinoire, des vestiaires sportifs et un plateau de tournage (de télévision ou de film pornographique).
La patinoire est figurée par une scène blanche dans laquelle sont inscrits deux plateaux tournants enchâssés l’un dans l’autre. Ces plateaux permettront de faire glisser et tourner sur eux-mêmes les interprètes dans une évocation dérisoire des figures du patinage artistique, à la manière naïve des boîtes à musique.
Cette patinoire est installée dans un espace « bleu gymnase » qui représentera tour à tour les vestiaires des athlètes ou les coulisses d’un tournage. Ce fond pourra aussi servir de « fond d’incruste » pour des séquences tournées en direct et projetées sur l’écran placé au centre du dispositif. Ainsi filmées, les deux patineuses glisseront à travers des paysages inattendus, dans des montages surréalistes ; Tonya H. pourra glisser au milieu des étoiles et le long des lignes rouges et blanches du drapeau américain…
Un système de vol permettra à RAPHAËLLE BOITEL d’effectuer des figures aériennes, comme la longue chute d’Alice dans le terrier du lapin : un travail sur la suspension et le ralenti. Le dispositif scénique de BREAK YOUR LEG ! est une machine à fabriquer des images glacées qui viendront se superposer à une interprétation charnelle et sensible de ces patineuses.
Le Texte
Les retranscriptions des interviews que les deux patineuses ont accordées aux médias et les livres d’entretiens qu’elles ont publiés serviront pour écrire le texte de BREAK YOUR LEG ! Ces interviews sont un matériau brut, une parole pauvre et non littéraire.
MARC LAINÉ opère un travail de réécriture et de stylisation de cette parole en l’épurant et en radicalisant sa maladresse et sa rudesse. Le récit se développe de façon non linéaire, en faisant des allers-retours entre le présent (du plateau, fictif) et le passé (réel) des deux patineuses.
L’acteur GEOFFREY CAREY apparaîtra en vidéo dans le rôle du narrateur.
Le dialogue prends plusieurs formes. D’abord celle d’une dispute entre les deux patineuses, dispute outrancière, cruelle et drôle. Mais aussi la forme d’un « dialogue intérieur » entre les deux interprètes du même personnage : introspection désespérée de deux femmes qui se sont perdues dans les rôles que les médias et l’Amérique leur ont attribués.
La Double distribution
Que reste-t-il chez TONYA HARDING de la petite fille qui rêvait de devenir championne après toutes ces années d’autodestruction ?
Quelle créature amère et flétrie se cache derrière l’éternel sourire de NANCY KERRIGAN ?
BREAK YOUR LEG ! dressera les portraits de deux femmes prisonnières de leurs images.
TONYA H. et NANCY K. se débattent entre l’idée qu’elles tentent de se faire d’elles-mêmes et la vision univoque et déformée que leur renvoie le monde. Elles sont à la fois des femmes sublimes et des clowns pitoyables. Sur scène chaque patineuse sera interprétée à la fois par un homme et par une femme. Ce dédoublement permettra de montrer avec ironie et étrangeté les deux faces contradictoires de leurs personnalités respectives : ODILE GROSSET-GRANGE incarnera Tonya l’adolescente encore innocente alors que JEAN-FRANÇOIS AUGUSTE prêtera son corps musclé et noueux à la Tonya abîmée telle qu’on peut la voir sur les photos les plus récentes. RAPHAËLLE BOITEL sera la Nancy gracieuse et capable des plus grandes prouesses techniques alors que PIERRE MAILLET nous donnera à voir la part secrète et terrifiante de cette sportive adulée par l’Amérique.
Production
CDDB - Théâtre de Lorient, Centre Dramatique National
Co-production
Théâtre des Treize Vents - CDN Languedoc Roussillon
Théâtre de Nîmes
Cie La Boutique Obscure
La Ferme du Buisson
Avec le soutien
De Montévidéo (résidence d’écriture)
Du CENTQUATRE établissement artistique de la Ville de Paris
Le décor a été construit dans
les ateliers du Théâtre de Nîmes
MARC LAINÉ est artiste associé au CDDB-Théâtre de Lorient, Centre Dramatique National
Diplômé de scénographie de l’E.N.S.A.D. (Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs) en 2000, Marc Lainé travaille dès lors avec de nombreux metteurs en scène dont notamment : Richard Brunel ( Hedda Gabler de Henrik Ibsen – 2007, Gaspard de Peter Handke - 2006), Jenny Sealey (Snow White de Mike Kenny au Birmingham Repertory Theatre – 2007), Jean-François Auguste ( Alice d’après Lewis Caroll – 2007), Bruno Geslin ( Je porte malheur aux femmes, mais je ne porte pas bonheur aux chiens d’après Joë Bousquet – 2006), Jacques Lassalle ( Lola, rien d’autre de Jacques Lassalle – 2005 , Monsieur X dit ici Pierre Rabier d’après Marguerite Duras - 2003), Delphine Lamand (Through the woods de Sarah Woods – 2005), Frédéric Sonntag ( Disparu(e)(s) de Frédéric Sonntag – 2004).
Associé à de nombreuses reprises aux créations de la Comédie de Valence, Marc Lainé a été le scénographe de : Quelque chose dans l’air de Richard Dresser, mise en scène de Vincent Garanger (2006), Polliccino opéra de Hanz-Werner Henze, mise en scène de Christophe Perton (2005), Le Belvédère de Odon Von Horvath, mise en scène de Christophe Perton (2005), Désertion de Pauline Sales, mise en scène de Philippe Delaigue (2005), Rien d’humain de Marie N’diaye, mise en scène d’Olivier Werner (2004), Saga des habitants du Val de Moldavie de Marion Aubert, mise en scène de Philippe Delaigue (2004), Douleur au membre fantôme de Annie Zadek, mise en scène de Christophe Perton (2004), L’infusion de Pauline Sales, mise en scène de Richard Brunel (2004).
Marc Lainé participe également régulièrement à la création costumes de ces spectacles.
Entre 2003 et 2006, il participe à des projets d'écriture et de mise en scène : Cages texte et mise en espace à l’Harmonie Municipale de Saint-Denis, Brouillons d’une lettre d’adieu (effacée par la pluie) texte, mise en scène et scénographie à l’Espace Confluences, maquette Jeune Théâtre National, Delft de Joël Jouanneau mise en espace à L’E.N.S.A.D.
En 2008 il crée La Boutique Obscure pour pouvoir mettre en scène ses propres spectacles et développer un univers plastique singulier. La Boutique Obscure travaille au croisement des arts plastiques, de la littérature et du théâtre, avec comme thème central la question des limites et des interactions entre fiction et réalité.
Artiste associé au CDDB depuis 2009, Marc Lainé crée en résidence à Lorient en octobre 2009 Un Rêve féroce sur une musique de Moriarty, spectacle pour lequel il retrouve l’auteur anglais Mike Kenny, avec lequel il a réalisé La Nuit électrique nommé aux Molières 2009.
Pour le festival Temps d’images 2009 à la Ferme du Buisson, Marc Lainé met en scène avec Jean-François Auguste son propre texte : Norman Bates est-il ?, autour de la figure du tueur schizophrène de Psychose. Ce spectacle dans sa version intégrale est présenté à la Ménagerie de Verre en mars 2010 dans le cadre du Festival Étrange Cargo.
Norman Bates est-il ? est le premier volet d’un triptyque sur les grandes figures de la culture populaire américaine, figures aux identités troubles, dont Break your leg ! constitue le second volet.
Parallèlement à son activité théâtrale, Marc Lainé co-écrit et réalise avec Jean-François Auguste une série pour le site de la Ferme du Buisson, Enjoy the silence. Cette série a été récompensée par le Prix Reflet d’Or pour la meilleure série produite pour le Web du festival Cinéma tous écrans de Genève 2009.